Jacques Charlier

1970

Photographie
Materials:

Collection: Privécollectie.

C’est un peu la démarche de Mariën, de Magritte, de Broodthaers : le jeu de mots visuel.

JC : Ca, c’est un fait. Là, je suis prisonnier de la tradition belge de James Ensor en passant par Magritte, de Mariën, Broodthaers et tout ça. C’est plus fort que moi. Mais je n’y pense pas ! C’est un phénomène troublant. J’ai le même  attrait pour la vulgarité, j’ai le même attrait pour le fait d’être toujours baigné dans la province populaire ; parce que c’est ça qui passe. Tu peux remarquer que tous ces gens ont une espèce de fascination et de volonté de rester dans une ambiance très populaire…c’est le Café du Commerce, … c’est bizarre.

Tu as une explication de ce phénomène ?

JC : Mon explication, - c’est ma vision, remarque – c’est que tout est tellement idiot en Belgique, sujet à accident, à situations dites surréalistes dans les contextes dans lesquels on vit que ce serait complètement idiot d’aller chercher ailleurs. Moi je vis dans un contexte tellement fou, à tous points de vue : il y a des trucs qui n’arrivent jamais dans les grands centres, tellement c’est con et ça me fait tellement rire que ça m’inspire. Je suis sûr que Magritte rue des Mimosas avec son petit cabot il se ballade, il voit tout dans la rue. Ensor, à Ostende, il est calé dans sa rue ; quand il va à Paris, il se casse la gueule. Il fait de la musique, il fait ses petits machins – ce n’est que maintenant avec le recul que je me dis :c’est bizarre cette volonté d’emmancher tout l’un dans l’autre, et non seulement à contre-courant, mais contre les capitales artistiques. Et s’il y a bien un type qui était contre la capitale artistique, c’était Magritte. Il avait encore cent mille raisons de moins que moi de vivre à Bruxelles à l’époque où il faisant ses tableaux.

Oui, c’est ce qui m’a le plus frappée lorsque je suis arrivée en Belgique : c’est cette attitude anarchique, anti-héroïque, et jusque dans les petites anecdotes familiales –chez nous elles sont toujours pleines de panache et ici personne ne se prend au sérieux.

Irmeline Lebeer, Tableaux sans histoires, dans : Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, L’art en Belgique – Flandre et Wallonie au XXe siècle : un point de vue, 13 décembre 1990 – 10 mars 1991, pp. 412 - 414

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