En s’éloignant de la représentation et de la matérialité, Hugo Roelandt s’est de plus en plus intéressé aux éléments « informes », tels que l’air et l’eau, la lumière et la couleur. Certaines de ses dernières œuvres étaient immatérielles et ne consistaient qu’en une manipulation de la lumière et de l’espace. Par exemple, une série de sculptures lumineuses, dont un spectacle lumineux sur la façade arrière néoclassique de l’Académie Royale d’Anvers. À Barcelone, Roelandt a présenté Aigua Bellugada/La forme de l’eau (1986), composée de sacs en plastique remplis d’eau et disposés en grille qui scintillaient sous le soleil. Cette exposition comporte en outre une reconstitution de l’œuvre Circulation (1985), une installation composée d’une série de ventilateurs fixés au mur en forme d’arc et dotés de microphones pour amplifier le son de l’air qui circule. À une époque où le paysage culturel belge était de plus en plus déterminé par la marchandisation et la logique économique, Roelandt a fait de la simple présence d’air autour de nous le sujet d’une expérience artistique.