David Lamelas

1987-1992

Sculpture
Materials:

Collection: Collection M HKA, Antwerp (Inv. no. S0450).

Quand le ciel bas et lourd [When the Sky Low and Heavy] se présente sous la forme d’une édition en trois exemplaires. Il s’agit d’une œuvre in situ qui est associée à une durée. Trois rangées d’arbres sont plantées sous un toit en acier qui est soutenu par de fines colonnes en métal. Au fur et à mesure que le temps passe, la rangée d’arbres du milieu meurt et les autres commencent à lutter contre le toit, qu’ils essaient de contourner. Le sol est légèrement soulevé d’un côté et la plaque en acier présente une forme de trapèze. Ces éléments donnent un faux sentiment de perspective ; le travail est fuyant et chacun pense pouvoir voir un rectangle à partir d’un certain point de vue, mais celui-ci n’existe pas. Le travail a été produit par le Commissariat général aux relations internationales sous la direction d’Ernest Van Buynder.

L’opposition fondamentale entre la nature et la culture (la nature soumise à la culture dans un parc, la nature de plus en plus acculée par la culture,...) est complétée avec une deuxième couche métaphorique, celle de l’oppression. Il s’agit d’un thème qui semblait être une évidence aux yeux de Lamelas pour répondre à l’exposition pour laquelle cette œuvre a été réalisée, « L’Amérique : fiancée du soleil : 500 ans d’Amérique latine et les Pays-Bas » [America : bruid van de zon : 500 jaar Latijns-Amerika en de Lage Landen] en 1991 au KMSKA. L’oppression ne fait pas uniquement référence à la répression de l’histoire récente et coloniale d’Amérique, mais se rapporte également à l’oppression du Congo par la Belgique coloniale, qui est à l’origine de la grandeur bourgeoise du bâtiment du KMSKA et des maisons environnantes.

Le titre y fait également référence et utilise les mêmes mots qu’au début de l’un des poèmes du poète français du dix-neuvième siècle Charles Baudelaire repris dans le recueil « Les Fleurs du Mal », avec lequel il a introduit la notion de « spleen ». Le poème « Spleen : Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle » en est le pars pro toto. Il évoque un monde sans espoir « Quand la terre est changée en un cachot humide/Où l’Espérance, comme une chauve-souris/S’en va battant les murs de son aile timide/Et se cognant la tête à des plafonds pourris ».

L’œuvre de Lamelas, alors qu’elle fait principalement référence à l’oppression, l’espoir et l’impuissance, peut également être considérée comme une critique institutionnelle de l’origine bourgeoise de l’art. En effet, la présence de deux lieux d’exposition contemporains internationaux et légendaires qui se trouvaient aux deux sorties arrières du KMSKA dans les années 1960, à savoir la Wide White Space Gallery qui était peut-être la galerie la plus importante dans le monde de 1966 à 1976, et A 37 90 89, qui fait aujourd’hui l’objet d’une exposition au M HKA et qui fera partie l’année prochaine d’une exposition à Berlin où il sera présenté comme étant le premier espace d’exposition alternatif dans le monde, fait partie intégrante de la réflexion qui a pu prendre forme ici.

Tous deux se trouvaient dans des bâtiments civils. Lamelas entretient un lien étroit avec la Wide White Space Gallery et a également conçu une ébauche pour une exposition de A 37 90 89. Il a aussi choisi d’installer son œuvre à cet emplacement pour cette raison. Elle garde en vie le souvenir de ces moments d’apogée de l’histoire de l’art flamande et apporte une réflexion critique à cet égard.

Le projet muséal du M HKA, qui repose sur l’avant-gardisme international d’après-guerre à Anvers et dans la région élargie, a poussé l’artiste à offrir son œuvre en 2011 au M HKA. Elle figure dans le catalogue de collection du M HKA à la p.21. Dans ce catalogue, la collection principale du musée est reprise avec 200 artistes clés, sélectionnés en fonction d’un certain nombre de critères tels que l’intérêt de l’artiste lui-même, son intérêt au sein de la création de la collection et l’intérêt du travail en lui-même.

À propos du M HKA / Énoncé de mission

Le M HKA est un musée d'art contemporain, de cinéma et de culture visuelle au sens large. C'est un lieu de rencontre ouvert à l'art, aux artistes et au public. Le M HKA aspire à jouer un rôle de premier plan en Flandre et à étendre son rayonnement international en s'appuyant sur la tradition avant-gardiste anversoise. Le M HKA établit des liens entre les questions artistiques et les enjeux sociétaux plus larges, entre l'international et le régional, les artistes et le public, la tradition et l'innovation, la réflexion et la présentation. La collection du musée, avec ses acquisitions en cours, ainsi que les domaines de gestion et de recherche qui y sont liés, occupent une place centrale.

À propos des ensembles M HKA

Les Ensembles du M HKA constituent nos premiers pas vers l'initiation du public au paysage numérique artistique actuel. Grâce à ces nouveaux médias, nous souhaitons offrir à nos œuvres un support plus complet et plus performant pour leur présentation et leur compréhension. L'application, entièrement développée en interne au M HKA, est facilement accessible sur une large gamme d'appareils : smartphones, tablettes et ordinateurs. Cette version publique n'est pas isolée ; elle s'inscrit dans un ensemble numérique plus vaste. Le contenu provient directement de la « banque d'ensembles », une plateforme de travail largement utilisée qui favorise la compréhension des œuvres à différents niveaux. Unité de production, conservateurs, politique d'achat (y compris externe) : chacun a son rôle à jouer. Ainsi, les visiteurs sont à un clic de cette base de données informative lorsqu'ils parcourent les salles d'exposition. Le M HKA est déterminé à prolonger cet exercice dans les années à venir et à enrichir encore l'expérience du visiteur.